Une solution à un besoin
« Le projet a démarré sur un double constat », explique Simon Guibert, fondateur de Caracol. « Le premier est les difficultés d’accès au logement que peuvent rencontrer des jeunes, en fonction de leur statut familial ou professionnel, de l’existence du garant, ou de difficultés financières. Ce constat est encore plus aigu pour les personnes qui viennent d’obtenir un statut de réfugié ».
En effet, le parcours d’une personne qui fait sa demande d’asile est assez long et dure en moyenne 2 ans. Pendant tout ce temps, elle est privée généralement du travail et donc ne peut pas créer son propre réseau. A la fin de ce parcours, si sa demande est acceptée, la personne accède au droit commun et doit trouver une solution de logement pérenne à l’extérieur du centre d’hébergement où elle habitait.
« Nous sommes convaincus que c’est en ce moment-là qu’il faut agir pour éviter la précarité et partir sur une dynamique positive. Car même si les centres essayent de garder les personnes le plus longtemps possible, il y a quand-même beaucoup de gens qui sortent sans aucune solution de logement et retombent dans une spirale de précarité », témoigne Simon.
Une pratique encadrée
Pour répondre à cette problématique et proposer une solution de logement à un moment crucial des parcours des personnes réfugiées, l’association a décidé de partir sur l’existant. « Notre point de départ, c’est l’occupation temporaire de biens vides. Ce sont des logements qui appartiennent à des propriétaires privés ou publics qui pour pleins de raisons (par exemple, la réhabilitation du bâtiment) vont laisser leur immobilier vide pendant un certain temps. Le propriétaire nous met à disposition gracieusement son bien pour 12 moins minimum. En échange, on le réhabilite et on entretient son logement », explique Simon.
Cet « échange » repose sur un cadre juridique de la Loi ELAN qui encadre la pratique de l’habitat intercalaire. Les seules conditions, c’est de proposer un logement confortable, aux normes de l’habitat, de plafonner la redevance à 200 € par mois et de proposer un accompagnement social pour les personnes en difficultés. Un accord gagnant-gagnant, tant pour les propriétaires de biens qui peuvent faire des économies (sur les frais de gardiennage ou de réhabilitation, par exemple), que pour l’association gestionnaire qui profite de ce temps pour aider les locataires à stabiliser leurs parcours et d’accéder à l’autonomie.
Un projet enrichissant
Aujourd’hui, ce sont 120 personnes qui habitent dans les colocations de Caracol, ouvertes sur plusieurs territoires : Paris et Ile-de-France, Toulouse, Strasbourg, La Roche-sur-Yon et bientôt à Lyon. La colocation entre les personnes locales et les personnes réfugiées permet aux deux mondes de se rencontrer, de vivre ensemble et de profiter d’un cadre multiculturel épanouissant.
« Vivre en colocation solidaire, c’est connaître les gens qui viennent d’horizons différents qui vont m’apporter et m’apprendre pleins de choses. En plus de ça, c’est un logement très accessible financièrement : que 200 € à payer pour un logement confortable. Il y a aussi cet apprentissage de l’autonomie et tout ce que les colocataires vont s’apporter mutuellement, en plus des bénéfices apportés par des ateliers et l’accompagnement individuel », partage Simon, lui-même colocataire chez Caracol.
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En savoir plus sur l’association : https://caracol-colocation.fr/