Au sein du réseau Habitat Jeunes Île-de-France, l’une des préoccupations principales est la question de la santé mentale des jeunes accueilli·e·s. En 2024, la commission « parcours résidentiel » de l’URHAJ Île-de-France se saisit ainsi du sujet et décide de mener une étude sur l’accompagnement des jeunes en souffrance psychique dans les résidences-FJT franciliennes.
L’enquête, réalisée entre avril et septembre 2024, a été alimentée par un questionnaire mené auprès d’une centaine de professionnel·le·s (directeur·rice·s de résidence, intervenant·e·s socio-éducatif·ve·s, etc.) et une quinzaine d’entretiens semi-directifs avec des professionnel·le·s et des partenaires. L’ambition de cette enquête est de documenter la situation en résidence-FJT au regard de cette problématique, les enjeux qui en découlent, à la fois pour les jeunes et pour les structures ; pour finalement en dégager des pistes d’actions et de réflexions afin d’améliorer la prise en compte et l’accompagnement des jeunes en souffrance psychique au sein des résidences-FJT.
Les résultats de l’étude montrent que les jeunes accueilli·e·s en résidence sont plus vulnérables aux troubles psychiques, à la fois parce que la jeunesse dans son ensemble est une population plus vulnérable, mais aussi parce que les jeunes accompagné·e·s au sein du réseau sont plus précaires économiquement et socialement, et que cette précarité les fragilise vis-à-vis de leur santé mentale. Cela impacte leur vie quotidienne (emploi, logement, relations sociales) et la vie de la résidence (éventuels troubles de voisinages, impayés liés à des pertes d’emplois, mise en danger du·de la jeune en souffrance, sur-mobilisation des équipes, etc.). S’ajoute à cela que les parcours de soins des jeunes sont très complexes à mettre en place et à maintenir dans la durée. 88% des répondant·e·s estiment que l’accès aux soins en santé mentale pour les jeunes est difficile, voire très difficile.
Les équipes se retrouvent démunies face à des problématiques hors de leurs champs de compétences et disposent rarement de partenaires disponibles pour accompagner les jeunes en souffrance ou proposer des solutions alternatives. 90% des répondant·e·s estiment en effet que l’offre de soins en santé mentale de leur territoire est insuffisante voire très insuffisante.
Dans la dernière partie de cette étude, l’URHAJ Île-de-France se fait porte-parole de ses membres et des jeunes accueilli·e·s, à travers un plaidoyer pour l’accueil dans de bonnes conditions des résident·e·s en souffrance psychique. En effet, si les jeunes en souffrance psychique ont leur place en résidence-FJT, cela doit aller de pair avec des relais partenariaux structurés – notamment des équipes mobiles et des permanences psychologiques -, des moyens plus importants pour garantir un bon accompagnement de ces jeunes, ainsi qu’une meilleure formation des équipes à ces enjeux.
Cette étude donne lieu à deux publications : une synthèse de l’enquête résumant les principaux résultats et les éléments de plaidoyer et un rapport plus approfondi et développé de l’étude. Vous trouverez ces deux documents ci-dessous, en téléchargement. Bonne lecture !