En 2022, deux dispositifs de sécurisation financière portés par l’URHAJ Ile-de-France ont vu le jour. Ces deux dispositifs ont en commun de s’adresser aux jeunes précaires de leur département, afin qu’il·elle·s puissent accéder à une résidence-FJT et s’y maintenir dans de bonnes conditions.
En Seine-et-Marne, un financement de la CAF pour les jeunes précaires
Ce fonds a été lancé en juin 2022, grâce au soutien de la CAF du 77 et à l’engagement des structures FJT du territoire. Il porte un double objectif :
- Permettre l’accès de jeunes très précaires aux résidences-FJT en leur finançant le dépôt de garantie, un kit d’installation (draps, vaisselle) et une avance APL (un fonds qui couvre le montant de l’APL le temps qu’elle soit versée) ;
- Garantir une aide financière aux personnes connaissant des ruptures de parcours pendant leur séjour (un à trois mois d’aide au paiement du loyer).
Presque un an après le lancement du fonds, les résultats sont probants : 87 jeunes ont pu bénéficier du dispositif. En moyenne, les bénéficiaires ont 609€ de ressources par mois, et près d’un tiers d’entre eux·elles n’avaient aucune ressource au moment où il·elle·s ont bénéficié du dispositif.
Les aides à l’accès ont notamment bénéficié à des jeunes en fin de prise en charge institutionnelle et ayant besoin d’un coup de pouce pour que la transition vers leur premier logement soit sans heurt. Le fonds a aussi permis d’accompagner des jeunes en dispositifs d’insertion (CEJ, service civique, etc.) ayant des ressources trop faibles pour accéder à une résidence-FJT.
Les aides au maintien ont quant à elles majoritairement été mobilisées pour des personnes ayant perdu leur emploi et/ ou ayant des difficultés à retrouver un emploi. Les problématiques de santé empêchant l’accès à l’emploi sont également récurrentes, tout comme les situations de ruptures administratives qui bloquent l’accès à l’emploi et au droit. Une majorité des jeunes bénéficient de l’aide pour une durée de 3 mois, tant les situations peuvent être difficiles à débloquer. Le fonds leur permet de prévenir une dette locative, ce qui grèverait la suite du parcours.
Dans les Hauts-de-Seine, un financement de la DRIEETS pour les bénéficiaires de Contrat d’Engagement Jeunes
Dans les Hauts-de-Seine, le fonds est financé par la DRIEETS dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt pour le développement de l’emploi du département. Il s’adresse spécifiquement aux jeunes en CEJ (Contrat d’Engagement Jeunes), qui sont orienté·e·s par les Missions Locales du territoire vers les résidences-FJT volontaires. Ce sont entre 30 et 45 jeunes qui vont pouvoir bénéficier du dispositif. Ce dernier leur finance le dépôt de garantie et une aide au paiement des premiers loyers à leur entrée en résidence-FJT. Un soutien financier en cas d’impayés peut également être mis en place.
Depuis janvier 2023, une dizaine de jeunes ont pu en bénéficier. Il s’agit en majorité de jeunes ayant un parcours fragile (difficultés familiales, d’insertion professionnelle, de logement, etc.) et pour lesquels l’accès à une résidence-FJT en parallèle du CEJ représente l’assurance de pouvoir se poser, et poursuivre son autonomisation dans de meilleures conditions.
A l’URHAJ IDF, nous sommes convaincu·e·s que ces dispositifs sont essentiels et font la preuve que les jeunes les plus fragiles ont besoin d’un coup de pouce supplémentaire pour l’accès au logement, première pierre de leur parcours d’autonomie. La preuve en est : d’autres dispositifs de sécurisation existent en Ile-de-France et ailleurs. Si ces dispositifs sont efficaces, leur multiplicité et leur disparité soulignent des besoins non-pourvus dans de nombreux territoires et pour de nombreux publics. L’URHAJ et ses partenaires travaillent à renforcer, essaimer et promouvoir ce type d’actions et de dispositifs au service des jeunes les plus précaires. Mais si ces dispositifs répondent à un besoin croissant de sécurisation des jeunes, ils ne sauraient être suffisant face à un besoin en accompagnement croissant d’un public jeune de plus en plus précaire et pour lequel les moyens d’accompagnement ne font que stagner.